Créatures hybrides mêlant les traits du crocodile, de l’hyène et de l’antilope, les masques-casques tels que celui-ci appartiennent au culte Kòmò, l’institution masculine bamana la plus puissante et redoutée.
En Afrique de l’Ouest, comme ailleurs sur le continent africain, certains masques sont, parmi d’autres objets sacrés, les instruments d’institutions initiatiques qui communiquent avec les puissances supérieures et manipulent un savoir secret. Ces derniers sont des «médecines», des boliw nourris par les sacrifices et chargés, de sorte qu’ils produisent une force irradiante, le nyama. Seuls les grands initiés, maîtres du Kòmò, manipulent ce pouvoir invisible et fabriquent des objets de culte dont les masques font partie. Dans un cadre rituel contrôlé par des officiants qualifiés, ces derniers permettent d’accéder à la force et de l’orienter pour agir sur les rapports sociaux entre les hommes, les esprits et les ancêtres. Ils deviennent parfois des armes puissantes pour lutter contre les sorciers.