Créée dans l’atelier de l’orfèvre genevois Jean Georges Rémond, cette tabatière est le témoin de l’usage répandu de ce type d’objet précieux, à la fin du 18e siècle : son couvercle à charnière est orné d'une miniature en émail peint inspirée par l’oeuvre d’Angelica Kauffmann. Les scènes peintes sont reproduites par les graveurs sur cuivre, dont les modèles inspirent tant les émailleurs que les manufactures de porcelaine.
La peinture sur émail est apparue autour de 1630 dans les ateliers d’orfèvres établis à Blois et à Paris, et peu après à Genève. Dès lors, les peintres sur émail produisent portraits, paysages, scènes religieuses ou mythologiques, pour orner les boîtes, carrures et couvercles, faces extérieures et intérieures des montres ou de tabatières.
Les peintres français des 17e et 18e siècles, tels Simon Vouet ou François Boucher inspirent les décors réalisés par les artistes actifs dans les ateliers de Genève. Les œuvres de l’artiste néo-classique austro-suisse Angelica Kauffmann (1741-1807) font référence : elles puisent leurs sujets dans la mythologie ou les récits historiques. Parfois, les émailleurs associent deux toiles pour créer une œuvre de composition.
Le thème de l’Amour et la figure de Cupidon sont récurrents dans l’iconographie des précieux objets de vertu.
Quand l’art et la nature révèlent l’amour et le désir, naît un jeu de séduction entre les créations et celles et ceux qui les regardent. Une parade amoureuse qui se raconte au cœur de Genève.