Le bois reste, aujourd’hui encore, la matière de prédilection de Charles de Montaigu. Il lui permet d’aborder la question de la structure de l’espace et de l’équilibre des forces dans des jeux de tension – des questions qu’il reprendra également, et avec la même sensibilité, dans la peinture et le dessin.
Quelques années avant d’investir en 1989 le Musée Rath avec une sculpture qui occupait et architecturait l’intégralité de son sous-sol, Charles de Montaigu élaborait dans ce même esprit monumental une œuvre intégrée à l’Ecole des Allières. Des vastes poutres de bois jouant sur leur portée avec les espaces et les surfaces, mur et plafond, définissent et structurent d'un nouveau volume l’un des couloirs de l’école.
Ici, l’artiste basé à Genève utilise le bois sans artifice. Le bois est la sculpture, il n’est support à rien d’autre ni n’est transformé pour devenir autre chose. Telle une vaste charpente accessoire qui d’un trait tranche le lieu, ces poutres apportent une scansion à l’espace, une aération nouvelle à son volume, une circulation différente dans sa définition et dans son équilibre.
Cette question d’équilibre se retrouvera également dans ses sculptures de plus petites dimensions comme dans son œuvre graphique. L’artiste joue sur la sensation d’instabilité, mais sans tricherie, puisqu’en respectant les règles d’assemblage les objets tiennent par eux-mêmes, en porte-à-faux, en tension et en contrepoids. De cette manière, le dessin d’un nouveau volume se construit tant par le trait de la forme charpentée que dans l’ouverture qu’il extrait de l’espace original.
Type: Oeuvre
Matériaux: Bois
Date: 1986
Origine: France
Description de la ressource:
Œuvre intégrée à l'architecture
Format: 600 x 700 cm
Numéro d'inventaire: 1986-017
Lien: Consulter l'objet sur le site de l'institution
Mentions obligatoires: Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)
Cernée de murailles jusqu’à la moitié du 19ème siècle, bâtie de molasse dans ses parties les plus anciennes, Genève entretien pourtant un rapport subtil au bois. D’ailleurs, la matière n’est pas loin : le canton compte 2990,7 ha de bois et forêts pour une surface de 28'248,4 ha et 500'000 arbres se situent hors forêt.