La vaisselle en trompe-l’œil connaîtra un grand succès au 18e siècle. Pour surprendre et amuser les convives, on dispose sur la table des plats contenant des olives, des citrons ou des œufs.
De la même manière, les formes zoomorphes ou végétalisées font fureur. Cette théière en forme de souche de bois moussue est assurément plus décorative que fonctionnelle !
Il est difficile de croire que cette incroyable théière n’est pas l’œuvre d’un artiste contemporain et qu’elle remonte au 18e siècle!
Gustave Revilliod, le fondateur du Musée Ariana, s’est laissé séduire par l’extravagance de ces pièces et acquiert simultanément la théière, la cafetière et le sucrier. Attribuées dans les premiers inventaires du Musée à une fabrique marseillaise, ces pièces ont désormais été rendues à la manufacture allemande de Künersberg, grâce à des variantes connues et publiées.
La technique de la faïence n’est pas la plus appropriée pour le modelage en finesse d’insectes, de feuillage et de petits animaux. La virtuosité du travail des artisans, notamment pour les fragiles pattes des insectes, doit être soulignée. Il est toujours émouvant de voir que des pièces aussi fragiles aient traversé le temps sans trop de dommages. Le couvercle a cependant ici fait l’objet de restaurations. Plus décorative que pièce d’usage, cette théière est emblématique d’un siècle au cours duquel l’art de la table s’occupait non seulement de séduire mais également de surprendre et d’amuser les convives.
Type: Objet
Date: -vers 1750
Contributeur(s): Stanislas Anthonioz, Isabelle Naef Galuba, Ana Quintero Pérez, Hélène de Ryckel, Anne-Claire Schumacher, Stéphanie Weinberger
Origine: Allemagne
Description de la ressource:
Faïence, décor peint en polychromie de petit feu, applications de modelages
Format: Haut. 15,5, larg. 18, prof. 14,2 cm
Numéro d'inventaire: AR 2608
Lien: Consulter l'objet sur le site de l'institution
Droits d'auteur: Collection Musée Ariana, Ville de Genève
Cernée de murailles jusqu’à la moitié du 19ème siècle, bâtie de molasse dans ses parties les plus anciennes, Genève entretien pourtant un rapport subtil au bois. D’ailleurs, la matière n’est pas loin : le canton compte 2990,7 ha de bois et forêts pour une surface de 28'248,4 ha et 500'000 arbres se situent hors forêt.