Cernée de murailles jusqu’à la moitié du 19ème siècle, bâtie de molasse dans ses parties les plus anciennes, Genève entretien pourtant un rapport subtil au bois. D’ailleurs, la matière n’est pas loin : le canton compte 2990,7 ha de bois et forêts pour une surface de 28'248,4 ha et 500'000 arbres se situent hors forêt.
Alors que la pierre grise domine la cité au point de faire dire en 1816 à Mary Shelley que Genève est une ville qui ne possède rien qui vaille la peine de fouler ses pierres grossières, pas même un bâtiment public assez beau pour satisfaire son goût pour l’architecture, il existait pourtant à l’époque un élément de construction typiquement genevois : les haubans. Ces avancées sur façade dont l’avant-toit était soutenu par d’immenses poutres en chêne atteignant parfois six étages étaient une originalité qui distinguait la ville. Autre point notable, les ponts de l’Ile, longtemps bâtis de bois également, qui confèrent à Genève son statut envié de ville pont et qui ont contribué à développer le dynamisme commercial des lieux. Le bois soutient, dessine, orne, offre des possibilités.
À Genève, la matière est à portée de regard : la forêt genevoise est un écosystème qui couvre 1/8ème du territoire cantonal et la ville possède même une forêt urbaine, le Bois-de-la-Bâtie, qui accueille une faune et une flore variée. De plus, parmi les 500'000 arbres genevois qui se situent hors forêt, 240'000 sont des spécimens isolés – un record en Europe ! Le canton abrite 750 espèces d’arbres (dont environ 200 portent le label de remarquables), témoins d’une passion pour la botanique et la dendrologie qui habitait non seulement les savants tels que Augustin Pyramus de Candolle, mais aussi les familles patriciennes qui enrichissaient d’espèces exotiques leurs propriétés. Enfin, un arbre recueille chaque année l’attention des Genevois-e-s : le marronnier de la Treille qui indique depuis plus de deux siècles l’arrivée du printemps.