La pratique de l’artiste Laurent de Pury est indissociable des formes naturelles et géométriques dont il s’inspire, et en particulier de l’utilisation du bois.
A mi-chemin entre un artisan-horticulteur et un artiste à la recherche d’un langage personnel, il prolonge et guide des formes qu’il observe dans la nature pour en faire des sculptures mobiles ou des interventions en plein air.
Si certains artistes ont recours à de multiples médiums, le sculpteur genevois, Laurent de Pury, s’exprime presque exclusivement par le bois (parfois mêlé à du bambou, de l’osier ou du rotin) – son enfance au Cameroun joue sans doute un rôle prépondérant dans ce choix.
L’artiste crée ainsi des "observations provoquées", un état de contemplation active dans laquelle il prolonge et accompagne les formes déjà présentes, parfois de manière embryonnaire, dans la nature. Ensuite, comme un jardinier, qui dirige, modèle et forme à l’aide de tuteurs ou réalise des greffes et des boutures, Laurent de Pury dessine dans l’espace des structures, d’apparence légère et souvent verticales, qui semblent irrémédiablement poussée vers le haut par une sève encore présente.
L’artiste est guidé par les notions de "mémoire, de permanence et de respiration infinie" que lui suggère l’environnement végétal. Il en résulte des formes simples à la géométrie savamment dosée, qui rappellent la nature sans l’imiter, en cultivant un léger et poétique décalage, qui n’est pas sans rappeler l’épure et la mise en valeur des matériaux propres à l’esthétique japonaise.
Malgré son unité du matériau (bois), la sculpture "sans titre" mélange deux essences de bois, chêne et sapin, pour créer une sorte de ruban de Moebius. D’aspect léger, elle délimite un espace en creux en son centre et tient en équilibre sans socle ni support. Elle peut être placée dans différentes positions, sur différents "côtés", comme un organisme végétal s’adaptant à son environnement.
Type: Sculpture
Matériaux: Bois
Date: 1999-2000
Origine: Cameroun
Format: 186 x 160 x 50 cm (hors tout, en position debout)
Numéro d'inventaire: 2000-018
Lien: Consulter l'objet sur le site de l'institution
Mentions obligatoires: Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)
Cernée de murailles jusqu’à la moitié du 19ème siècle, bâtie de molasse dans ses parties les plus anciennes, Genève entretien pourtant un rapport subtil au bois. D’ailleurs, la matière n’est pas loin : le canton compte 2990,7 ha de bois et forêts pour une surface de 28'248,4 ha et 500'000 arbres se situent hors forêt.