Cette récolte botanique revient à Albert Zimmermann, jardinier-chef aux Conservatoire et Jardin botaniques, dans le cadre de l'expédition genevoise au Népal en 1952. On y découvre l'androsace du Khumbu, l’une des plantes détenant le record mondial d'altitude.
Cet échantillon d’Androsace est l’une des cinq récoltes botaniques se disputant le record d’altitude pour les plantes à fleurs. Il a été récolté avec deux autres échantillons en 1952 par Albert Zimmermann dans la Vallée du Silence, à 6350m d’altitude, sur les moraines du glacier de Khumbu qui mène au Col Sud de l’Everest.
Ce botaniste, alors jardinier-chef aux Conservatoire et Jardin botaniques de Genève, était l’un des trois scientifiques à participer à la fameuse expédition genevoise à l’Everest, durant laquelle Raymond Lambert et Tensing Norgay ont failli décrocher le sommet.
Leur ouverture de la voie du Col Sud permettra au même Sherpa Tensing de vaincre le toit du monde avec le Néo-Zelandais Edmund Hillary, l’année suivante.
Les deux autres échantillons d’herbiers candidats au record d’altitude ont été récoltés vers 21 000 pieds d’altitude (soit environ 6400m) par l’Anglais Eric Shipton, en 1935, et sont conservés au British Museum de Londres.
Spécialiste de la flore des hautes montagnes, le botaniste français Cédric Dentant est venu récemment étudier de près les trois échantillons de Zimmermann, qu’on avait cru disparus.
Sur la base de ce matériel, il décrit en 2018 deux taxons nouveaux pour la science : une espèce, Androsace khumbuensis et une variété, Saxifraga lychnitis var. everestianus. Dentant met également à cette occasion un terme à la rivalité qui opposait les deux instituts dépositaires de ces échantillons records, prononçant un ex-aequo définitif, compte tenu de l’imprécision des mesures d’époque.
https://doi.org/10.1007/s00035-018-0208-3
Ville de passage à la croisée des routes entre le Nord et le Sud de l’Europe, ville d’opportunités commerciales, lieu d’émulation du savoir : Genève a attiré les voyageurs autant qu’elle a fait naître chez nombre de ses habitant-e-s le goût de l’exploration. Ces deux mouvements, concentrique et excentrique, ont contribué à enrichir les collections patrimoniales genevoises.