Ville de passage à la croisée des routes entre le Nord et le Sud de l’Europe, ville d’opportunités commerciales, lieu d’émulation du savoir : Genève a attiré les voyageurs autant qu’elle a fait naître chez nombre de ses habitant-e-s le goût de l’exploration. Ces deux mouvements, concentrique et excentrique, ont contribué à enrichir les collections patrimoniales genevoises.
« Genève où les gens de toutes nations se croisent. » Ce constat datant du 17ème siècle en dit long sur les ressources qu’offre la ville depuis bien longtemps déjà. Jouissant d’une double position stratégique, à l’embouchure du lac Léman et enjambant le Rhône - jusqu’au 19ème siècle, le prochain pont est situé à 40km -, Genève se situe à l’embranchement des routes de la France, de l’Italie, de l’Allemagne et de la Suisse. Passage quasi obligé, l’industrieuse cité se profile comme une plateforme commerciale depuis le Moyen-Age, incitant le mélange des cultures, suscitant les inspirations. Et les aspirations également : l’Académie de Genève, fondée au 16ème siècle à l’initiative de Jean Calvin, forme en son sein d’illustres savants qui font du monde leur terrain d’observation.
Point de départ vers les glacières de Chamonix et le fameux Mont-Blanc, Genève a accueilli l’élite de la société européenne venue parfaire son éducation à l’occasion du Grand Tour. Horace-Bénédict de Saussure, Richard Pococke, Mary Shelley, Alfred Bertrand, Eugène Pittard ; mais aussi Nicolas Bouvier, Ella Maillart ou Bertrand Piccard, pour ne citer qu’eux, sont cette mosaïque colorée d’humains passionnés dont les voyages et découvertes ont contribué à enrichir les collections patrimoniales genevoises à travers les époques.