Akio Takamori a fait dialoguer son art en oscillant constamment entre la plasticité des volumes et le dessin bidimensionnel, entre la culture japonaise et l’occidentale, entre l’imaginaire et le souvenir d’une réalité, entre ce qu’il donne à voir et ce que nous ressentons.
Ce massif montagneux modelé de plusieurs pics colorés ne se dévoile pas entièrement. Le sommet le plus élevé reste dissimulé au milieu d'un amas nuageux suggérant des cumulus bien dodus. Au centre du cirque de monts s'étend une belle couverture blanche, s’agit-il d’un glacier, d’un lac miroitant ou d’une étendue brumeuse ? La répartition des couleurs verte, brune, jaune, bleue jouent à mesure que notre regard prend de l’altitude tandis qu’un tracé noir souligne ça et là les crêtes et les pentes. Une atmosphère glaciale souffle sur cette œuvre et, cependant, son décor peint avec une retenue toute minimaliste lui confère vie et beauté naturelle.
Au milieu des années 1990, le céramiste et sculpteur Akio Takamori (Nobeoka/Miyazaki, Japon, 1950 – Seattle, USA, 2017) a développé un saisissant travail sculptural autour de la figure humaine. Ses personnages adoptent des positions et attitudes du quotidien, debout, couché.e, dormant, accroupi.e, dans l’attente ou la contemplation. Autour de 2015, l’artiste a surpris en façonnant une série de paysages montagneux, environnés de nuages, de lacs brumeux ou de langues glaciaires. Pourtant, à l’instar de ses sculptures figuratives, les montagnes de Takamori se situent aussi à un croisement ; elles nous emmènent à la rencontre entre dessin animé et mémoire photographique, entre sculpture céramique et estampe japonaise Ukiyo-e. Ce dernier terme signifie « images du monde flottant » : un concept japonais bien ancien où la seule réalité de notre monde, c'est l'impermanence de toutes choses.
Type: Sculpture
Matériaux: Grès
Date: 2015
Contributeur(s): Isabelle Naef Galuba, Anne-Claire Schumacher, Sophie Wirth Brentini
Période: 1er quart 21e siècle
Origine: États-Unis
Lieu d'origine:
Seattle
Description de la ressource:
Grès modelé, décor peint aux engobes et émaux
Format: Haut. 41, larg. 50, prof. 33 cm
Numéro d'inventaire: AR 2016-340
Lien: Consulter l'objet sur le site de l'institution
Mentions obligatoires: Musée Ariana, Ville de Genève
Schumacher Anne-Claire, Akio Takamori. Long distance, [exposition Kunstforum Solothurn, 20.02 - 26.03.2016], Soleure, 2016, s.p., coul.
Montagne maudite, nommée ainsi jusqu’au 18ème siècle à cause de ses neiges éternelles, ce sont ces dernières que l’on voit briller depuis Genève. La ville était la porte d’entrée vers les glaciers de Chamonix pour les adeptes du Grand Tour. En effet, le Mont-Blanc a connu son heure de gloire seulement à partir des premières ascensions de son sommet.