Albertine Necker de Saussure

Albertine-Andrienne Necker de Saussure (1766 – 1841) est une écrivaine genevoise, autrice d’une œuvre pédagogique monumentale, dont notamment les parties consacrées à l’éducation des filles ont un caractère pionnier.

Elle est née à Genève le 9 avril 1766. Elle est la fille d'une famille protestante composée d'Albertine Amélie Boissier (1745-1817) et du naturaliste Horace Bénédict de Saussure (1740-1799, considéré comme un des fondateurs de l'alpinisme et un des premiers à escalader le Mont-Blanc). En 1785, elle épouse le botaniste Jacques Necker (1757-1825), neveu du célèbre banquier.

Enfant, elle apprend à observer la nature grâce à son père, qui lui enseigne les langues classiques et les sciences. Elle fait aussi un voyage en Italie. Après son mariage, elle s'installe à Cologny et y tient salon, tout en fréquentant celui de sa cousine par alliance et sa grande amie, Germaine de Staël, à Coppet. Femme brillante, elle participe aux conversations qui animent le "Groupe de Coppet".

A une époque où l'on pensait qu'il suffisait de préparer les jeunes filles à leur futur rôle d'épouse, elle écrit dans "L'éducation progressive ou étude du cours de la vie" (3 vol., 1828-1838) que les femmes doivent bénéficier d'une formation ouverte, fondée sur les langues, les sciences naturelles, les beaux-arts et la gymnastique, apte à faire d'elles des personnes cultivées et égales des hommes pour les domaines scientifiques, au lieu de les confiner dans des préoccupations superficielles et dans les vanités à la mode.

Ces écrits sont couronnés par l'Académie Française. Albertine Necker-de Saussure décède le 18 avril 1841 à Mornex [-sous-Salève] en Savoie.

Amie et cousine par alliance de Mme de Staël, on lui doit aussi un vibrant hommage qui servira d'introduction aux œuvres complètes celle-ci : "Notice sur le caractère et les écrits de Madame de Staël" (Paris ; Strasbourg ; Londres : Treuttel et Würtz, 1820. Avec portrait gravé de Mme de Staël signé H[enri]-C[harles] Müller).