Brique de fondation

Lors des rituels de fondation d’édifices religieux (temples et leurs annexes), de monuments funéraires (pyramides, temples funéraires, mastabas, tombes) ou de complexes royaux (palais, forteresses), des fosses de taille variable étaient creusées dans le sol avant ou après la phase de construction, le plus souvent aux quatre angles de l’édifice, afin de le consacrer.

Divers objets y étaient déposés : des offrandes alimentaires constituées d’animaux sacrifiés, de céréales, de farines, de fruits, de pains, de gâteaux, de miel ou de vin ; des produits cosmétiques comme des fards, de l’encens ou du natron ; de la poterie miniature, tels que coupes, jarres, vases ou moules ; de la vannerie comme des paniers ou des nattes. Parfois, de simples simulacres de ces objets. Y étaient aussi déposés les outils utilisés lors de la cérémonie de fondation (pieu, maillet, houe, leviers, moule à brique, sceau à estamper), des modèles réduits des outils de construction (hache, herminette, scie, ciseaux, burins) et des échantillons des matériaux nécessaires à la réalisation du bâtiment.

Bien que le lieu de découverte de cette brique en céramique soit inconnu, ses dimensions réduites, sa matière et sa couleur bleu pervenche permettent de supposer qu’elle faisait précisément partie d’un dépôt de fondation.
Le nom du dédicataire du dépôt, le plus souvent un souverain, était gravé sur quelques-uns de ces objets.

Cette pratique, qui reliait jadis le roi à la construction, permet aujourd’hui aux spécialistes de dater les monuments.