L’heureuse découverte de quelques restes d’élans parmi le lot d’ossements récoltés au cours des premières fouilles du château de Rouelbeau (Genève), pourraient attester de la plus récente présence de l’espèce en Suisse, si les dates des 13e et 14e siècles se confirment par la datation au carbone 14.
L’Elan Alces alces (connu en Amérique du Nord sous le nom d’orignal) est le plus grand cervidé de l’Holocène.
Il peuple non seulement le Plateau mais également le massif du Jura au moins jusqu’aux âges du Fer. Sur les sommets du Jura à Mijoux (Ain), non loin de Genève, un piège naturel nommé « le Trou des cervidés » a livré plus d’une centaine d’ossements d’élan et de cerf élaphe Cervus elpahus, datés du Néolithique (5000 ans avant notre ère environ).
Parmi les déchets humains, la présence discrète de l’élan témoigne d’une exploitation peu ciblée qui atteint un minimum à l’âge du Bronze et du Fer, pour reprendre à la période romaine, du moins en Suisse orientale. L’élan semble avoir été l’objet d’une chasse sélective, peut-être à des fins rituelles ou commerciales.
D’après les textes recueillis, l’élan aurait disparu de Suisse au 7e siècle de notre ère, et probablement plus tard. L’heureuse découverte encore inédite de quelques restes d’élans parmi un lot d’ossements récoltés au cours des anciennes fouilles du château moyenâgeux de Rouelbeau, pourrait attester de la plus récente présence de l’Elan en Suisse.
Classé monument historique, le site récemment rénové était, en effet, occupé aux 13e et 14e siècles. Juché sur un monticule, le château était entouré d’une vaste zone marécageuse qu’on imagine propice à protéger une des dernières populations d’élans.
Cernée de murailles jusqu’à la moitié du 19ème siècle, bâtie de molasse dans ses parties les plus anciennes, Genève entretien pourtant un rapport subtil au bois. D’ailleurs, la matière n’est pas loin : le canton compte 2990,7 ha de bois et forêts pour une surface de 28'248,4 ha et 500'000 arbres se situent hors forêt.