Libertés et franchises genevoises

"Les libertés et franchises de Genève" est un livre publié en 1507 par l'imprimeur Jean Belot. Il contient la traduction en français des libertés et franchises accordées par l'Evêque Adhémar Fabri (naissance inconnue - 1388) à la ville de Genève. Sur la page de titre de l'ouvrage, on découvre, pour la première fois, une représentation des deux écus ou boucliers qui sont les composantes finales des armoiries de Genève. Pendus dans un arbre, on voit de gauche à droite :
- l'écu avec l'aigle impériale bicéphale (l'aigle à deux têtes). C'est le symbole du pouvoir de l'empereur du Saint-Empire romain. L'Evêque de Genève jouissait de l'immédiateté impériale. Il relevait directement de l'empereur et n'était dès lors pas assujetti à un seigneur local. En Suisse d'autres évêques (Bâle, Coire, Sion, Lausanne...), des cantons (Uri, Schwyz, Unterwald...) et des villes (Berne, Zurich, Bâle...) jouissaient déjà de ce même privilège.
- l'écu avec les deux clés, emblème de l'apôtre Saint-Pierre et patron de l'Église de Genève (symbole ici du pouvoir de l'évêque)
- et enfin, l'écu de la communauté des citoyens de Genève, composé de la moitié des deux précédents, à savoir de l'aigle impériale monocéphale couronnée (ou demi-aigle) et d'une seule clé.

Notez que dans le langage héraldique et pour la description des emblèmes présents dans les armoiries, un aigle devient féminin et se dit "une aigle". Il représente alors un aigle vu de face, la tête tournée de profil à droite (dextre), les ailes étendues ou parfois pendantes.

Aujourd'hui, il existe toujours dans la législation genevoise une "Loi sur la dénomination, les armoiries et les couleurs de l'Etat" et qui décrit précisément les armoiries.