Ce secrétaire du 18e siècle est l’œuvre de l’ébéniste Jean-Henri Riesener. Le plateau rabattable découvre un plan pour écrire, tendu d’un cuir vert doré aux petits fers, et deux rangées de trois tiroirs à poignées mobiles en bronze ciselé et doré.
Deux compartiments supérieurs complètent cet agencement. Quant à la partie inférieure, elle s’ouvre à deux vantaux masquant un coffre fermant à clef surmonté d’un casier.
Ce secrétaire se distingue par la richesse de sa marqueterie, dont l’effet pictural est renforcé par le recours à diverses essences de bois au naturel, teintées et ombrées au feu.
Sur l’abattant, une nature morte représente une allégorie de la poésie: la lyre d’Apollon est appuyée sur les livres d’Homère, attributs de Calliope, muse de la poésie lyrique. Tant les têtes en bronze des angles supérieurs que le masque du tablier témoignent d’une grande finesse d’exécution. Enfin, un plateau mobile en marbre brocatelle est posé à son sommet et surmonte un tiroir en corniche.
De 1774 à 1784, Jean-Henri Riesener (1734-1806) livre près de 700 meubles pour la Cour de France et la famille royale, ainsi qu’en témoigne l’inventaire du garde-meuble. Entré d’abord comme compagnon dans l’atelier parisien de Jean-François Oeben, il finit par y devenir son principal associé. Ces deux ébénistes sont indissolublement liés.
Entre 1763 et 1780, ils exécutent huit secrétaires, qui témoignent d’une remarquable continuité dans la forme architecturale et les décors de marqueterie. L’œuvre la plus symptomatique de leur collaboration est sans conteste le bureau à cylindres du roi Louis XV, commencé par le premier et achevé par le second.
Reçu maître en 1768, et nommé ébéniste ordinaire du mobilier de la Couronne en 1774, Riesener connaît une période de succès qui dure près de dix ans. Il est considéré comme l’un des meilleurs représentants du style Transition, qui se caractérise par l’abandon des courbes du style rocaille au profit des lignes droites et de la symétrie.
Type: Objet
Matériaux: Bois
Date: vers 1775
Origine: France
Description de la ressource:
Bâti de chêne, placage de sycomore teint, amarante, loupe de thuya et bois de rose, marqueterie de buis, bois et sycomore teintés, cuir doré, bronze doré, marbre
Format: Haut. 125,8 cm, larg. 86,5 cm, prof. 39,5 cm
Numéro d'inventaire: AD 6919
Mentions obligatoires: Dépôt de l’État de Genève, 1985
Droits d'auteur: © Musées d'art et d'histoire, Ville de Genève, photographe : Bettina Jacot-Descombes
Cernée de murailles jusqu’à la moitié du 19ème siècle, bâtie de molasse dans ses parties les plus anciennes, Genève entretien pourtant un rapport subtil au bois. D’ailleurs, la matière n’est pas loin : le canton compte 2990,7 ha de bois et forêts pour une surface de 28'248,4 ha et 500'000 arbres se situent hors forêt.