Avec une ironie mordante, Nicole Hassler se sert de photographies de torses nus masculins pour dévoiler une version inattendue du nuancier du décorateur d’intérieur. La séduction passe notamment par le maquillage, la teinte de la peau et l’entretien du corps : tous des éléments que conjugue l’artiste dans ses toiles, installation ou photographies.
Nicole Hassler revisite et prolonge l’héritage de la peinture monochrome grâce aux couleurs créées par l’industrie cosmétique et calibrées pour la séduction et les canons de la mode.
La série de torses masculins de l’artiste suisse prend sens et se lit dans la continuité de ses travaux sur les pigments et les produits de maquillage, tels que fonds de teint et vernis à ongles, appliqués comme de la peinture sur de grands formats ou, à l’inverse, dans des séries de petits rectangles d’ "échantillons" formant des mosaïques.
Ces photographies de grand format, au-delà de leur charge érotique et d’intention d’exalter un type de beauté fait de corps virils jeunes, bronzés et musclés, prennent ainsi une dimension de gigantesque nuancier de peaux humaines, comme prévu pour décorer un salon ou un hall d’entrée.
Le maquillage, ou ici le bronzage, devient le symbole de l’artifice, de son rôle et de sa relation à l’art, un duo qui a une longue histoire : selon certaines esthétiques, comme dans le Baroque par exemple, le rôle de l’art est de maximiser l’effet de l’œuvre sur le spectateur, d’exciter le plaisir, qu’il soit d’ordre contemplatif ou sensuel, voire le désir. Nicole Hassler ajoute la dimension sociale du plaisir et du divertissement de masse : tous ces torses proviennent en effet d’hommes exerçant dans un club Med en Tunisie.
Type: Photographie
Matériaux: Papier
Date: 1999 - 2000
Période: Période contemporaine
Origine: Suisse
Lieu d'origine:
Suisse
Format: Haut : 120 cm ; larg : 90 cm
Numéro d'inventaire: 2000-016
Lien: Consulter l'objet sur le site de l'institution
Droits d'auteur: Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)
Quand l’art et la nature révèlent l’amour et le désir, naît un jeu de séduction entre les créations et celles et ceux qui les regardent. Une parade amoureuse qui se raconte au cœur de Genève.