Cette théière en porcelaine à poignée latérale de type "kyusu", à la glaçure ivoire, et aux motifs rouges dits "aka-e" porte la marque des fours de Kutani.
Cette modeste petite théière de porcelaine est accompagnée d’une notice d’inventaire plus modeste encore : « Théière en porcelaine, glaçure ivoire, style chinois sur fond rouge. Type de Wazen, marque Kutani. Japon, 19e siècle ».
Tout ici est plausible, tout ici est suspect, tout ici est fascinant : l’attribution à Wazen d’abord, soit Eiraku Wazen (1823-1896), figure importante de la porcelaine de Kutani, connu pour la finesse de son œuvre et ses décors à l’or. La grossièreté de la facture de notre théière et l’usage monochrome d’oxyde de fer rouge intriguent. La marque Kutani vient ensuite, qui désigne le nom du village de l’actuel département d’Ishikawa producteur de cette porcelaine.
Néanmoins, pendant plusieurs siècles, cette porcelaine était produite à Arita, à presque 900km de là. Que dire du « style chinois », si ce n’est que le style n’est ni chinois, ni japonais mais bel et bien le précurseur d’un style mondialisé. Si les Hollandais, par exemple, firent un commerce rentable de la porcelaine japonaise, la contrefaçon chinoise diffusée par la Grande-Bretagne ne se fit pas attendre. Puis l’Occident en découvrit enfin le secret et produisit à son tour de la vaisselle de « style chinois ».
Notre théière japonaise en revanche semble en tous points produite pour ne refléter ni les goûts esthétiques du Japon, ni ceux de la Chine classique, mais plutôt ceux répondant à la demande incessante de l’Occident pour les « chinoiseries » et les « japonaiseries ».
Type: Ustensile
Matériaux: Porcelaine
Date: 1853
Collecteur(s): Alfred Bertrand
Période: Période Edo
Origine: Japon
Lieu d'origine:
Département d'Ishikawa
Kutani , région de Kaga
Format: Haut. 2 cm ; diam. 14 cm
Numéro d'inventaire: ETHAS 018443
Il a voyagé à travers les siècles d’Extrême-Orient vers les Amériques en passant par l’Europe, le thé est aujourd’hui la boisson la plus bue au monde après l’eau. « De si loin, l’humanité s’est rencontrée autour d’une tasse de thé. » (Okakura Kazuko)