Cette peinture miniaturiste est l’œuvre de l’artiste genevois Pierre-Louis Bouvier.
Peintes sur ivoire et vélin, ces œuvres miniatures s’écartent peu du portrait unique, au contraire des œuvres émaillées, où scènes de la vie quotidienne accueillent enfants et animaux familiers.
Quelques miniatures sur papier témoignent de l’émancipation de leurs auteurs vis-à-vis des modèles auxquels ils sont, par tradition, asservis.
La première œuvre de l’artiste genevois Pierre-Louis Bouvier (1765-1836), miniaturiste et directeur de l'école de dessin de la figure à Genève, est entrée dans les collections de la Ville en 1853. Elle consiste en une importante miniature peinte sur ivoire, où le trio des enfants de l’artiste est croqué "d’après nature" et en "couleurs solides" par leur père.
Celui-ci est fier de signer sa miniature, réalisée "dans les premiers mois" de 1800 à Hambourg, où il séjourne depuis 1795.
Marie, l’aînée, a 9 ans, elle est vêtue d’une robe en mousseline jaune, à manches ballon. Son allure de petite dame est pondérée par la poupée fine qu’elle tient dans sa main droite. Elle retient de l’autre main la chemise de sa cadette, Antoinette Suzanne, dont un pied déchaussé évoque les difficultés des premiers pas. En équilibre précaire, elle tend sa main gauche vers le panier de cerises que tient Louis, 6 ans, en costume bleu marin. Souriant, le trio s’inscrit dans l’architecture bâtie, dont les tons s’accordent parfaitement avec les portraits.
Ce genre de portraits de famille, chargés d’émotions douces, n’échappe pas au déclin de la miniature, contraint par l’invention de la photographie, qui vient remplacer ces œuvres.
Genève, ville où l’on pense l’enfant est certainement un slogan adéquat lorsque l’on observe le nombre de pédagogues et d’institutions engagés en faveur de l’éducation. À commencer par Jean-Jacques Rousseau.