Si « La nuit tous les chats sont gris », Mirabilia fait éclater au grand jour les couleurs des collections de la Ville de Genève liées au monde de la nuit.
Le monde de la nuit possède ses codes et son vocabulaire, ses moyens pour se rendre visible ; il est peuplé de ses propres habitants. Il est un univers à part où apparaissent des images grâce à une peinture phosphorescente, où brillent des champignons bioluminescents, où papillonnent les Hédylidés aux ailes iridescentes, où explosent les feux d’artifice. Si l’obscurité sert de toile de fond à ces spectacles nocturnes, la nuit est aussi source d’inspiration comme en atteste la manifestation de la déesse Luna, amoureuse ardente qui sait provoquer des éclipses afin de pouvoir rencontrer ses amants. Enfin, l’alternance du jour et de la nuit a suscité les interrogations de la science qui a conçu des instruments pour en mesurer les causes et les rythmes. Qu’en est-il, alors, des régions où la nuit a tout du jour ? Au nord de l'île de Baffin, par exemple, le soleil de minuit – la nuit claire de printemps – était autrefois désignée par le terme spécifique « unnuattak », alors que « unnuaq » se référait à la nuit noire des autres saisons.